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UNE EXPIATION.




I


Cette première scène se passait au Théâtre-Italien, vers la fin de l’hiver de 1850.

Deux jeunes gens placés aux stalles d’orchestre, après avoir promené leurs lorgnettes sur toute la salle, les arrêtèrent dans la direction d’une loge d’avant-scène.

— Voilà le comte de Montbarrey et la marquise de Germigney, dit l’un d’eux.

— C’est étonnant, répondit l’autre ; je croyais la comtesse de Montbarrey assez gravement malade.

— Non pas gravement malade, mais maladive, et de plus très jalouse : deux raisons pour que son mari soit au spectacle en plus agréable compagnie.

— La marquise n’est-elle pas l’amie intime de la comtesse ?

— Et du comte, à ce qu’il paraît.

— Cela ne peut être. M. de Montbarrey n’est plus jeune, et je le trouve d’une laideur peu compromettante.