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chiquetures fantastiques, d’épais fourrés et des allées mystérieuses.

On était à la fin de mai.

Vers deux heures de l’après-midi, une chaise de poste s’arrêta à quelque distance de Montbarrey.

Le comte et le docteur Charrière en descendirent. Un domestique les fit pénétrer dans le parc, par une petite porte dérobée dont il avait la clef.

Jusque-là le comte avait gardé un silence que respectait le docteur.

À quelque distance du château, M. de Montbarrey dit au domestique :

— Ainsi, vous êtes sûr qu’à cette heure-ci la comtesse est ordinairement sur la galerie ?

— Oui, monsieur le comte.

— Pourriez-vous alors me cacher dans un endroit d’où il me fût possible de la voir sans en être vu ? vous conduirez ensuite mon ami au château, où on attendra que la comtesse veuille bien le recevoir.

Et ils continuèrent à marcher silencieusement. À mesure qu’ils approchaient, le comte éprouvait une émotion qui se trahissait par sa pâleur et son pas nerveux. Au détour d’une allée, le guide s’arrêta :