Page:Gagneur - Une expiation, paru dans Le Siècle, 4, 5 et 6 mars 1859.djvu/60

Cette page a été validée par deux contributeurs.

léger, et des tilleuls touffus, couvrent la cour entière d’ombre et de fraîcheur.

La façade du château, qui se déploie sur les jardins, se compose de deux galeries superposées. La galerie supérieure est soutenue par d’aériennes colonnes de bronze, autour desquelles s’enroulent le cobéa, le gracieux volubilis et l’odorante violette d’Espagne. Dans toute la longueur des galeries s’étendent des jardinières, dont les fleurs brillantes et parfumées apparaissent derrière une balustrade de bronze ouvragée comme une dentelle. Enfin, les murs du château sont entièrement tapissés des tiges flexibles de la rose grimpante, de la vigne vierge, du chèvrefeuille embaumé, du jasmin de Virginie aux bouquets de pourpre, et de la glycine bleue. Au printemps, cette demeure a un aspect féerique ; on dirait d’un palais de fleurs.

Un peu plus bas que le château, au milieu d’une pelouse semée de parterres et de massifs d’arbres, s’étend une vaste pièce d’eau de laquelle jaillit un jet colossal. Puis se développe le parc, avec de capricieux cours d’eau, des cascades murmurantes, des grottes de tuff aux dé-