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infirmités, et les enfans une éducation qui développait leurs forces physiques, déterminait leurs vocations industrielles ou agricoles, et élevait leur nature morale.

À un kilomètre du principal corps de bâtiment apparut, au milieu d’un massif de hauts arbres, une gracieuse villa, construite selon le goût et l’élégance modernes. Ce pavillon était le rêve bien-aimé du comte.

Grâce à ces utiles et bienfaisantes préoccupations, l’intelligence du comte sortit des limbes où l’avaient laissé une éducation incomplète et une existence remplie de frivoles intérêts ; car souvent il n’a manqué aux plus belles facultés, pour briser leur enveloppe, qu’une circonstance, un levier, un mobile. Or, pour M. de Montbarrey, ce mobile, c’était la passion, c’était le remords.

Sous l’influence régénératrice de ce nouveau genre de vie, le comte a donc subi peu à peu une complète transformation, et repris comme une nouvelle jeunesse. La santé a effacé les rides prématurées de son visage, et la sérénité a remplacé sur ses traits l’expression de la tristesse. L’action semble être l’élément propre à cette vigoureuse organisation ; elle la fortifie au lieu de la fatiguer. Il est en effet des natures