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il cherchait le moyen de remédier d’une manière plus durable à la condition des classes pauvres. Il croyait avoir trouvé la solution du problème ; mais l’impossibilité de se procurer des capitaux l’avait arrêté dans l’exécution de son projet. Or, quand il vit le comte de Montbarrey, qui possédait une immense fortune, partager ses préoccupations et ses idées sur l’organisation des secours, il lui soumit son plan. Le comte l’approuva avec enthousiasme, et mit à la disposition de son ami la somme qu’il jugerait nécessaire à la réalisation de cette conception généreuse.

Architectes, ouvriers, entrepreneurs furent immédiatement mis en campagne, et bientôt, dans un département voisin, sur un terrain vaste et parfaitement propre à sa destination, s’éleva un établissement qui tenait à la fois de la ferme agricole, de la manufacture, de l’école et de l’hospice. C’est là que M. de Montbarrey et le docteur Charrière envoyèrent désormais les malheureux qu’ils arrachaient chaque jour à la misère ou à la mort, au lieu de les rejeter sur le pavé sans pain et sans asile. Les vieillards y recevaient les soins exigés par leur âge ou leurs