» Malgré toute ma résolution, quand j’écris ce mot, mon cœur se brise, et des larmes obscurcissent mes yeux.
» Mais cette séparation est indispensable.
» Chaque fois que j’aurai fait quelque bonne œuvre, je t’écrirai, car c’est ton souvenir qui me l’aura inspirée.
» Ne me laisse pas non plus sans nouvelles de toi. Tes lettres, si rares soient-elles, soutiendront mon courage. Elles me donneront aussi la force de résister aux tentations de te revoir.
» Adieu, adieu ! pour jamais, adieu !
VI
Un an et quelques mois se sont écoulés depuis la séparation du comte et de la comtesse de Montbarrey. La comtesse a fermé son hôtel de la rue de Bellechasse, et s’est retirée à la campagne, au milieu des montagnes de la Franche-Comté, espérant de la solitude un adoucissement à son chagrin. Mais, livrée à de sombres pensées, et s’abîmant durant des journées entières dans de douloureuses rêveries, elle est tombée dans une maladie de langueur qui, déjà