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que vous aimez. Employez votre fortune et votre activité à secourir les malheureux ; et pour chasser de votre imagination malade les pensées qui la tourmentent, travaillez, livrez-vous à l’étude des sciences utiles. Si je vous refuse aujourd’hui mon assistance pour commettre un crime, je vous aiderai au contraire de tout mon pouvoir dans cette œuvre de réparation, et mettrai avec joie à votre service ma vieille expérience. Enfin, ajouta-t-il encouragé par le silence du comte, ayez la force de vous séparer momentanément de votre femme. Cette séparation lui rendra du calme et lui donnera le temps d’oublier l’impression funeste que lui a causée votre révélation. Un jour, peut-être, vous lui reviendrez avec la paix du cœur.

M. de Montbarrey entrevit dans ces paroles, empreintes d’une haute sagesse et de généreux sentimens, un remède à son malheur. Il en éprouva un profond soulagement. Il prit les mains du docteur, et, les serrant avec effusion, il le remercia de ses conseils, et lui promit de les mettre immédiatement à exécution.

M.-L. GAGNEUR.