Page:Gagneur - Une expiation, paru dans Le Siècle, 4, 5 et 6 mars 1859.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Lorsque le spectacle fut terminé, M. de Montbarrey accompagna la marquise jusque chez elle, où elle l’invita à venir prendre le thé. La voiture s’était arrêtée devant un hôtel de la rue Bellechasse. Ils montèrent un large escalier sur lequel de chaque côté s’étageaient des fleurs dont les parfums comme les couleurs se mêlaient harmonieusement.

Après avoir traversé plusieurs salons somptueux, ils pénétrèrent dans un élégant boudoir tendu d’une étoffe de damas bleu rayé de velours noir, et retenue aux angles de l’appartement par une simple baguette dorée. Le sofa et les fauteuils étaient recouverts de même étoffe. Les meubles, en bois de rose, d’un genre moderne et élégant, incrustés de médaillons de Sèvres, tranchaient agréablement sur le fond un peu sombre du boudoir. Quatre glaces de Venise décoraient la tenture ; et, sur la cheminée de marbre noir, on admirait une pendule Louis XV en porcelaine de Sèvres, et deux merveilleux candélabres de même style.

La marquise s’assit à côté du feu, et désigna au comte un siége en face d’elle. Il paraissait