Page:Gagneur - Une expiation, paru dans Le Siècle, 4, 5 et 6 mars 1859.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

comte lancent des éclairs. Il a réellement une figure fort expressive, et je commence à le trouver moins laid.

Béatrix de Germigney n’avait pas en effet cette beauté éclatante qui captive au premier regard, mais elle possédait cette autre beauté plus exquise que révèle l’examen : cette finesse de traits, ces tons délicats et cette variété d’expression qui charment l’observateur, et qui, pour ainsi dire, sont l’âme du visage.

Au moment où commence cette histoire, Mme de Germigney a vingt-quatre ans ; mais, à la limpidité de l’œil, au velouté de la peau, à la fraîcheur du sourire on ne lui en donnerait que vingt. Sa chevelure, naturellement ondulée, a les teintes chaudes de l’acajou, couleur très rare et préférée des peintres comme faisant admirablement ressortir l’éclat de la carnation. Les cheveux de la marquise, poudrées d’une fine poussière d’or, sont relevés à la Marie Stuart. Cette coiffure découvre les plans unis et purs de son front et l’ovale correct, quoique un peu allongé, de son visage.

Ses yeux bleus, de grandeur moyenne, sont