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tème de la substitution perfidement introduit dans la nouvelle loi militaire, l’impôt du sang continuera à être payé surtout par le peuple.

Il est d’autres privilèges qui tiennent plus spécialement aux rapports du capital et du travail.

Le capital ne continue-t-il pas à faire la loi au travail, à le retenir dans une sorte de servage, à lui imposer de dures conditions, que la misère l’empêche de discuter ? Pendant que les patrons se réunissent et se coalisent librement, n’entrave-t-on pas les réunions d’ouvriers ayant pour but la discussion de leurs intérêts généraux ?

Notre système de crédit ne favorise-t-il pas également le capital ? Tandis que le capitaliste emprunte à la Banque de France au taux de 3 à 7 pour cent, le travailleur, lui, en offrant pour gage ses effets les plus nécessaires, emprunte au Mont-de-Piété au moins à 12 pour cent.

Nieras-tu que ce ne soient là de véritables privilèges, de révoltantes injustices ? Or, ce sont ces privilèges, ces injustices, que la bourgeoisie devrait, dans son intérêt bien entendu, définitivement abandonner.

— Non, rien, jamais ! riposta Furibus. Je ne reconnais que le droit tel qu’il est établi. Je tiens à mes vieilles idées tout aussi fortement que les hommes d’État qui nous gouvernent ; et, s’il faut mourir pour les défendre, je suis prêt.

— Le droit établi ! Tu me fais pitié. Un grand politique l’a dit : « La force prime le