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vant l’autorité de la nation entière, il n’est plus de révolution possible.

Voyez l’Amérique si calme et si prospère, voyez la Suisse qui, depuis cinq siècles est en république. Dans ces deux pays il ne s’élève pas une voix pour désirer un autre gouvernement. En France, au contraire, que de calamités, que de sang versé pour maintenir les rois malgré la volonté du peuple !

Et à quoi cela sert-il ? Par le fait, depuis la révolution de 89, le peuple français a élu et jeté à bas sept gouvernements. Mais pour les jeter à bas, il faut des révolutions ; au contraire, avec une bonne république une fois reconnue de tous et dûment proclamés, il suffirait, je le répète, d’un tour de scrutin, pour renvoyer le chef qui aurait démérité. Du moins ce changement tout pacifique ne coûterait pas de sang et n’ébranlerait pas toute la société. Voilà donc pourquoi je dis, au rebours de M. Maujars : la république seule :

C’est l’ordre, parce que c’est la justice ;

C’est la paix, parce qu’elle tend à tous les peuples une main fraternelle ;

C’est l’honnêteté, parce que c’est le contrôle sévère, la responsabilité ;

C’est le bonheur, parce que c’est la liberté ;

C’est la prospérité, parce que surtout c’est l’économie.

Faites donc le calcul de tout ce que