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Aujourd’hui nous pensons que le fils d’un paysan, s’il en a la capacité, a plus de droits pour gouverner qu’un fils de roi qui serait incapable.

— Mais avec une monarchie constitutionnelle, interrompit M. Maujars, on réunit les avantages de la stabilité résultant de l’hérédité, et de la capacité résultant de l’élection.

— Ah ! nous le savons, monsieur Maujars, quoique vous vous soyez dit républicain en septembre dernier, vous êtes au fond orléaniste.

— Eh bien ! quand je serais orléaniste, où serait le mal, si je pense que cette famille seule peut nous sauver ?

— Non, s’écria impétueusement le curé, l’orléanisme, ce n’est pas un principe cela ; les d’Orléans sont des usurpateurs.

— Usurpateurs ! s’écria à son tour Mathurin, qui se leva pour se faire mieux écouter. Qu’est-ce que cela fait, s’ils sont capables ? Napoléon était un usurpateur, et néanmoins pendant vingt ans il nous a donné la prospérité.

— Non, reprit Maujars violemment, Napoléon était un misérable.

— Un gredin de la pire espèce, ajouta le curé, un incapable qui a plongé la France dans d’épouvantables revers.

— Bravo ! messieurs les royalistes, m’écriai-je à mon tour. Et vous dites que la royauté, c’est l’ordre, la paix, la concorde.