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m’écrire de suite, au cas où vous seriez obligée de quitter Hélène avant mon retour.

Petite Nell mit sa main dans celle qu’il lui tendait.

— Je vous retrouverai ici, j’en suis sûr, répéta-t-il en quittant la chambre.

Il n’avait pas dit une seule fois qu’il regrettât de la voir partir ; mais, après tout, cela lui était égal, elle-même ne regrettait que sœur Hélène, oui, rien qu’elle.

En ce moment, la porte s’ouvrit de nouveau et Gritli, un petit papier plié et cacheté à la main, entra sur la pointe des pieds.

— On vient de l’apporter pour vous, dit-elle, de chez madame Olympe.

— Pour moi ? fit Petite Nell étonnée, en se hâtant de décacheter et de lire.

— Comme c’est drôle, pourquoi m’inviter à dîner ? Et elle se dirigea vers la chambre, où elle savait son amie occupée à faire la malle de son frère.

— Sœur Hélène, tante Olympe m’écrit pour m’inviter à dîner, n’est-ce pas drôle ?

— Je trouve plutôt drôle qu’elle ne l’ait pas encore fait, maintenant que Maxime est marié.

Quelques minutes plus tard, Petite Nell montait les trois degrés conduisant à la cuisine de tante Olympe, où toute la famille se trouvait réunie. Mais elle ne vit ni oncle Nestor, dont la figure barbue était absolument illuminée, ni tante Olympe, dont les pommettes saillantes étaient encore plus colorées que de coutume, ni Maxime, dont l’honnête figure était tout sourire, ni Anna Davy, dont les yeux étaient tout grands ouverts d’étonnement et d’admiration ;