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— Dans le pavillon, cria-t-il, vite, vite.

Et il saisit sa cousine par le bras et l’entraîna au fond du jardin.

— C’est horrible, dit Petite Nell, est-ce que cela va durer longtemps, cousin Max ?

— J’espère que non, avez-vous peur ? Vous êtes si pâle.

— Peur ? Non, mais je suis encore étourdie ; je ne savais plus où était le pavillon, mais je n’ai pas même songé à avoir peur, probablement parce que vous étiez là.

Maxime sourit.

— Et pourtant, cousine Nellie, je ne pouvais vous préserver ni de la foudre ni de la grêle.

— C’est égal, ne savez-vous pas qu’il y a des personnes qui vous inspirent un tel sentiment de sécurité que, même au milieu des plus grands dangers, l’on est tout à fait tranquille, tandis qu’avec d’autres, au contraire, on se sent toujours inquiet, même sans raison.

Maxime ne répondit pas ; puisque sa présence rassurait Petite Nell, il n’en demandait pas davantage ; la protéger, la porter au travers de tous les périls, voilà son rêve de bonheur.

Il s’était appuyé contre l’ouverture du pavillon, regardant, sans la voir, la campagne, soudainement blanchie comme au cœur de l’hiver.

— Cousin Max, on vous appelle, fit tout à coup Petite Nell, c’est la voix d’oncle Nestor ; je crois que nous pouvons aller maintenant, la grêle a presque cessé.

— Attendez, fit-il, j’irai vous chercher un parapluie.