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à prendre patience ; songez donc, qu’est-ce qu’une séparation lorsqu’on a l’espoir de se retrouver bientôt ?

— Oh ! sœur Hélène, pardonnez-moi, répéta Petite Nell en sanglotant et en caressant les mains de son amie.



CHAPITRE XII.

L’orage.

— Aurais-tu la bonté de me dire ce que tu regardes avec cet air benêt et ces yeux écarquillés ? Y aurait-il quelque chose de changé à ce poteau de télégraphe ?

En adressant ces paroles à son fils, oncle Nestor allongeait le cou dans la direction du poteau. Pour toute réponse, Maxime se remit au travail.

— Ce n’est pas une réponse, ça, reprit maître Nestor d’une voix orageuse, quand on a l’usage de la parole, il faut s’en servir.

— Je ne regardais rien, répondit Maxime.

— Rien ! alors tu rêvais tout éveillé ; tu ne me feras pourtant pas croire que l’on peut rester quatre minutes immobile, sans regarder ni penser à rien.

— Mes pensées sont à moi, murmura le jeune homme d’un air sombre.

— Tu as raison, mais si elles sont à toi, toi, tu es à moi, et je ne veux pas que mon fils se mette à rêver tout éveillé. Mais, je sais d’où ça vient, ces