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que son frère mettait entre ses lettres, et qui chaque fois la jetaient dans des inquiétudes que tante Olympe trouvait parfaitement déraisonnables. Un nouvel été s’approchait, les vacances étaient là, il ne pouvait plus tarder. Et, dans cette attente, elle ne tenait plus en place, chaque pas sur la route la faisait accourir, les yeux brillants d’espoir, les joues toutes roses, et puis elle rentrait un peu plus lente, un peu moins rose ; ce que voyant, le brave Maxime avait des démangeaisons de s’en aller secouer son cher cousin, pour lui rappeler qu’il avait une sœur qui attendait impatiemment de ses nouvelles.

— Ne pensez-vous pas, tante, demanda-t-il un soir qu’il veillait seul avec elle dans sa petite cuisine, que s’il le voulait, mon cousin pourrait écrire beaucoup plus souvent à sa sœur ?

— Qu’est-ce qui te fait faire cette réflexion, mon fils ?

— Elle m’a dit ce matin qu’elle ne comprenait plus rien à son silence, car elle est sûre que les vacances ont commencé.

— C’est sans doute qu’il veut nous surprendre, répondit tante Olympe. Dans une année il aura son brevet.

— Et cousine Nellie, s’en ira-t-elle alors pour tout de bon ?

— Sans doute, mais j’espère bien que tu nous aideras à la remplacer.

— La remplacer, moi ? fit Maxime en levant sur sa tante deux bons yeux honnêtes et tout étonnés.

— Bien sûr, en me donnant une gentille nièce à sa place.

— Oh ! fit-il en rougissant, est-ce cela, tante ?