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ment Maxime sera sûrement marié, car il y a longtemps qu’il a fait son choix ; il n’était pas plus haut qu’une botte, que déjà il trouvait Anna Davy tout-à-fait de son goût. Mais tu comprends bien, que si je souhaite te voir rester avec nous, ce n’est point par intérêt, mais parce que je t’ai réellement prise en amitié. Et il faut aussi que je te dise, que je sens bien profondément tout ce que tu as fait pour moi, pendant cette maladie.

— Oh ! tante Olympe !

— Oui, ma fille, c’est vrai, tu ne t’es pas épargnée, je le sais, et Maxime ne cesse de me le répéter ; pas plus tard que ce matin, il m’a montré les pièces que tu as encore trouvé le temps de mettre à son veston et il a déclaré n’avoir jamais vu de si jolis points.

Petite Nell se mit à rire.

— Mais, dit-elle, c’est lui qui a travaillé, si vous l’aviez vu, tante, il faisait presque tout l’ouvrage de la maison, même les repas, et jamais il ne m’a permis de passer une nuit tout entière auprès de vous.

— Oui, oui, je sais, c’est un bon enfant, qui aime à faire plaisir à tout le monde ; mais pour en revenir à ce que nous disions, Nellie, j’espère que tu te décideras à rester avec nous.

— Je resterai, tante.

— Bien, ma fille, je suis sûre que tu ne le regretteras pas.

Il n’y avait dans la vie de Petite Nell qu’un seul vrai nuage, qu’un seul point noir : les longs intervalles