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alarmez à tort, je ne crois pas que mon cousin fasse des excès de travail.

Tante Olympe releva brusquement la tête.

— Que veux-tu dire, aurait-il échoué ses examens ?

— Je n’en sais rien ; quand je lui en ai demandé des nouvelles, il m’a fait une réponse si compliquée, que j’en ai été pour mes frais.

— Mais alors, si tu n’as pas compris, ce n’est pas une raison pour croire…

— Ç’eût été si facile de répondre oui ou non, dit Maxime, en prenant place à table.

— Tu le crois, mais pour ceux qui étudient, c’est différent, ils se servent de termes que nous ne connaissons pas.

— Peut-être, répondit le jeune paysan, en relevant ses sourcils d’un air de doute et en attirant devant lui le potage bouillant que tante Olympe venait de déposer sur la table.




CHAPITRE VI.

Sœur Hélène.

Toute une semaine avait passé, et, pour Petite Nell, les nuits et les jours n’avaient plus de différence. Son pauvre corps, dévoré par la fièvre, n’avait pas un instant de repos, et sa petite tête, obsédée par la même pensée, continuait à poursuivre la même vision. Elle ne reconnaissait personne, n’entendait rien, ne