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moitié aussi causeuse que son frère ; mais comme elle a pauvre mine, elle est peut-être bien fatiguée.

— Aimerais-tu aller te coucher, Nellie ? fit-elle, à bout de ressource.

— Oh ! oui, tante Olympe.

— Eh bien ! je t’accompagnerai, car l’escalier est très sombre. J’espère, ajouta-t-elle en découvrant le lit, que tu ne feras qu’un somme jusqu’à demain. Bonne nuit, ma petite.

— Bonne nuit, tante Olympe.

Pauvre Petite Nell ; la tête cachée sous ses couvertures, les deux mains pressées sur ses lèvres, elle s’efforçait de ne trahir ni par un son ni par un cri, le vide, la faim, la soif qui la dévoraient.

— Maman, maman ! c’était tout ce que la pauvre enfant pouvait dire.



CHAPITRE IV.
Différends.

— Ah ! ça, sœur Olympe, pour qui votre nièce se prend-elle, voilà plus de huit jours qu’elle est chez vous et je ne l’ai pas encore vue vous donner un coup de main ni tenir une aiguille, ni faire quoi que ce soit.

Tante Olympe, saisie d’étonnement, avait déposé l’assiette qu’elle tenait à la main.

— Si vous pouvez me dire à quoi elle passe son