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d’ouvrir la porte, Maxime venait de déposer Petite Nell sur le pavé de la cour.

— Comme tu as maigri dans ces quelques jours, s’écria la paysanne en embrassant la petite figure qui se levait vers la sienne. J’espère que tu n’es pas malade ?

— Non, tante Olympe, je me porte très bien.

— Et ton frère ?

— Louis aussi, et il se réjouit beaucoup de vous revoir, il viendra aussitôt qu’il pourra.

Pendant ce temps, Maxime avait porté les malles de sa cousine dans sa chambre.

— Maintenant, viens, ma petite, dit tante Olympe, oui, entre seulement. Beau-frère, voici notre nièce.

— Bonjour, oncle Nestor, fit Petite Nell, de sa jolie voix un peu basse, j’espère que vous vous portez bien.

Le paysan jugea qu’il était bon d’abandonner sa pipe et quitta, non sans regret, le voisinage du potager.

— Oui, oui, je suis bien, je vous remercie ; et il prit, d’un air très gauche, la petite main gantée que lui tendait la fillette. J’espère aussi que vous avez fait bon voyage, dit-il ; puis, comme s’il était tout à coup frappé de la pâleur douloureuse de cette petite figure, il ajouta d’une voix qu’il essayait d’adoucir :

— Vous avez joliment besoin de l’air de la campagne, je n’ai jamais vu de joues pareilles aux vôtres.

— Oh ! ce n’est rien ; je n’ai jamais eu de couleurs, mais je me porte très bien quand même, oncle Nestor.

— À présent viens, Nellie, fit tante Olympe, en la précédant dans l’escalier. Là, ne t’ai-je pas préparé