Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 11 —

— Eh bien, n’est-ce pas assez ?

— Assez, oui, mais pas très confortable ; si l’on avait pu ajouter un fauteuil ou… ou un canapé.

— Un fauteuil ! pourquoi faire ? Est-ce qu’à son âge je m’étais jamais assise dans un fauteuil ou sur un canapé ?

Il y eut un silence que le brave garçon employa à passer et repasser la main dans ses cheveux.

— Tu peux prendre le mien, dit enfin sa tante d’un ton un peu piqué, je m’en passerai.

— Votre fauteuil, jamais ; où feriez-vous votre somme de l’après-midi ? Non, laissez-moi réfléchir, je finirai bien par trouver une solution.

Le lendemain, après avoir mis son plus bel habit et s’être coiffé d’un chapeau de paille tout neuf, orné d’un large crêpe, Maxime partit au meilleur trot de sa petite jument.

— Tu reviendras avant la nuit, cria tante Olympe, et tu n’oublieras pas de lui donner mon châle aussitôt le soleil couché.

— N’ayez pas peur, j’en prendrai soin comme de ma prunelle, répondit-il, en tournant vers elle sa bonne figure souriante.

— Que d’embarras pour peu de chose ! marmotta maître Nestor, comme sa belle-sœur passait près de lui en courant.

Mais sans y prendre garde, tante Olympe rentra dans la cuisine et se mit à pétrir de la pâte pour faire des gâteaux.