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CHAPITRE III.

Un nouveau Milieu.


Tante Olympe avait retrouvé sa demeure comme elle l’avait laissée, ses piles de draps à leur place et ses clefs dans la poche de son neveu ; toutes ses terreurs s’étaient évanouies du même coup. Aucune étrangère n’avait mis les pieds dans son domaine et oncle Nestor, qui trouvait son tour bien réussi, en rit tout seul au-dedans de lui.

Le temps perdu fut bientôt rattrapé, et son jardin, le plus grand du village, ne tarda pas à être, comme toujours, le plus propre et le plus avancé.

Deux semaines déjà s’étaient écoulées, quand elle put enfin profiter d’un jour de pluie pour préparer la chambre destinée à sa nièce. La jupe et les manches retroussées, elle lavait, frottait, essuyait, mettait tout sens dessus dessous pour avoir le plaisir de tout remettre en place.

— Si elle n’est pas contente, ce ne sera pas ma faute, pensait-elle, en promenant un long regard de satisfaction tout autour de la chambrette. Je suis sûre qu’elle va dormir comme une reine dans ce grand lit qu’Eugène aimait tant ; la glace est bien un peu petite, mais sa figure n’est pas grande non plus. Si seulement Maxime venait pour suspendre les rideaux.

Au même instant, et comme pour répondre à son souhait, la porte s’ouvrit et son neveu parut sur le