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ABSTRAXE
ABSUMO
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patriæ Cic. Cæl 59, arracher du sein, du giron de la patrie, cf. Sull. 9 ; Liv. 37, 27, 6 ; 38, 49, 8 ; d) frumento ac commeatu abstractus Cæs. C 3, 78, 3, entraîné loin du ravitaillement et des approvisionnements ‖ [abl. ou dat. ?] Ov. M. 13,658 ; Sen. Med. 144 ; Tac. An. 2, 5 ; Luc. 6, 80 ; e) parto decori abstrahi Tac. An. 2, 26, être arraché à une gloire acquise, cf. Amm. 20, 4, 18 ; 30, 7, 2 ¶ 2 entraîner : ad bellicas laudes Cic. Br. 239, entraîner vers les exploits guerriers, cf. Sen. Ep. 88, 19 ; Const. 2, 3 ; Tac. An. 4, 13.

inf. pf. sync. abstraxe Lucr. 3, 650.

abstraxĕ, v. abstraho

abstrūdo, trūsi, trūsum, ĕre, tr., pousser violemment loin de ; [mais sens affaibli], cacher, dérober à la vue [au pr. et fig.] : aulam in fano Pl. Aut. 617, cacher une marmite dans un temple ; in profundo veritatem Cic. Ac. 2, 32, cacher la vérité dans les profondeurs ; in silvam se Cic. Att. 12, 15, se cacher dans un bois ; tristitiam Tac. An. 3, 6, dissimuler sa tristesse ; abstrusus usquam nummus Cic. Agr. 1, 11, écu caché quelque part ; semina flammæ abstrusa in venis siticis Virg. En. 6, 6, germes de flamme cachés dans les veines du silex [mais venis abstrusus ignis G. 1, 135].

abstrŭo, ĕre, tr., cacher : Tert. Marc. 4, 27.

abstrūsē, v. abstrusius.

abstrūsĭo, ōnis, f., action de cacher : Amm. 5, 37.

abstrūsĭus, plus secrètement : Amm. 28, 1, 49 ; abstrusissime Aug. Quant. 63, d’une façon très abstruse.

abstrūsus, a, um, ¶ 1 part. de abstrudo ¶ 2 adj. a) caché : dolor abstrusus Cic. Dom. 25, douleur refoulée, cf. Agr. 2, 49 ; Ac. 2, 14 ; b) abstrus, difficile à pénétrer : disputatio abstrusior Cic. Ac. 2, 30, argumentation un peu abstruse ; c) [caractère] dissimulé, fermé : Tac. An. 1, 24 ; d) in abstruso esse Pl. Pœn. 342, être caché.

abstŭlās, v. aufero .

abstŭli, pf. de aufero.

absum, āfŭi, āfŭtūrus, ăbesse, int. ¶ 1 être à une distance de ; [souvent avec les adv. longe, prope, procul ou un accus. de distance] ; non longe a Tolosatium finibus Cæs. G. 1, 10, 1, n’être pas à une grande distance du pays des Tolosates ; a morte propius Cic. CM 77, être à une distance plus rapprochée de la mort, cf. Fam. 3, 54 ; Div. 2, 135 ; a Larino decem milia passuum Cic. Clu. 27, être à dix mille pas de Larinum, cf. Att. 18, 14, 1 ; Cæc. 28 ; Cæs. C. 1, 18, 1 ; 3, 67, 1non longe ex eo loco Cæs. G. 5, 21, 2, n’être pas loin de cet endroit, cf. Cic. Cæc. 20quadridui iter Laodicea Cic. Fam. 12, 15, 7, être à quatre jours de marche de Laodicée ¶ 2 être loin de, être éloigné de : a) [avec ab] Cic. Verr. 5, 31 ; Phil 2, 31 ; Fam. 6, 2, 1 ; 7, 6, 1 ; Att. 5, 17, 5 ‖ [avec ex] Planc. 67 ; Att. 15, 5, 3 ‖ [avec abl.] patria, Roma, domo, urbe, être éloigné de sa patrie, de Rome, de chez soi, de la ville : Cic. Tusc. 5, 106 ; Leg. 2, 2 ; Fam, 4, 6, 2 ; Or. 146 ; Fam. 5, 15, 4 ; b) [fig.] tantum absum ab ista sententia, ut Cic. de Or. 1. 255, je suis si loin de partager votre avis que, cf. Marc. 25 ; Cæl. 75, etc. ; c) [abst, au pr. et fig.] être éloigné : absentibus notus Cic. Arch. 5, connu des personnes éloignées, connu au loin ; dum timor abest Cic. Phil. 2, 90, pendant que la crainte se trouve éloignée, cf. Læ. 44 ; Fin. 2, 64 ; fraternum nomen populi Romani longe iis abest Cæs. G. 1, 36, 5, le titre de frères que décerne le peuple romain est bien loin pour eux, ne leur est d’aucun secours ; [au subj. optatif] vis absit Cic. Flac. 97, que la violence se tienne au loin, ne se montre pas, cf. Off. 1, 136 ; [à la décad. absit avec inf. ou ut subj.] aux dieux ne plaise que : Apul. M. 2, 3 ; Hier. Ep. 57, 7tantum abest spes levandi fænoris, ut Liv. 6, 32, 1, l’espoir d’alléger l’intérêt est si éloigné que ¶ 3 être éloigné de l’endroit où l’on est d’ordinaire, ne pas être là, être absent : Cic. Verr. 5, 135 ; Cal. 4, 10 ; Phil. 14, 37 ; Br. 308 ; etc. ¶ 4 [fig.] manquer, faire défaut : a) [en parl. de pers.] : absentibus nobis Cic. Ac. 2, 36, sans mon assistance, cf. Sull. 70neque animus neque corpus a vobis aberit Sall. C. 20, 16, ni mon intelligence, ni mon corps ne vous feront défaut ; nec dextræ deus afuit Virg. En. 7, 498, et l’assistance d’une divinité ne manqua pas à sa main ; b) [en parl. de choses] : aberat illa tertia laus Cic. Br. 276, manquait cette troisième qualité, cf. Br. 79 ; 119 ; Fam. 6, 18, 4ab hoc vis aberat Antoni Cic. Br. 203, au premier manquait la force d’Antoine, cf. Planc. 13hoc unum illi afuit Cic. Br. 277, c’est la seule qualité qui lui ait manqué, cf. de Or. 1, 48 ; 2, 281 ; Nat. 2, 37 ; abest historia litteris nostris Cic. Leg. 1, 5, le genre historique manque à notre littérature ¶ 5 être loin de, différent de : neque ulla re longius absumus a natura ferarum Cic. Off. 1, 50, et rien ne nous éloigne davantage de la bête, cf. Br. 222 ; Liv. 37, 54, 20 ¶ 6 [en parl. de ch.] être éloigné, n’être pas compatible avec, ne pas convenir à : nihil a me abest longius crudetitate Cic. Att. 9, 16, 2, rien n’est plus éloigné de ma nature que la cruauté, cf. de Or. 3, 63 ; Tusc. 3, 18 ; cujus ætas a senatorio gradu longe abest Cic. Pomp. 61, dont l’âge (la jeunesse) est incompatible avec le rang sénatorial, cf. Or. 37 ¶ 7 être loin de être exempt de, être sans : a culpa Cic. Inv. 2, 101, être exempt de faute, cf. Fin. 1, 62 ; Amer. 55 ‖ se tenir éloigné de, s’écarter de : ab hoc genere largitionis ut…, aberunt ii qui rem publicam tuebuntur Cic. Off. 2, 85, de ce genre de libéralité qui consiste à … se tiendront éloignés ceux qui veilleront aux intérêts de l’état, cf Tusc. 5, 89 ; Att. 10, 9, 1 ¶ 8 [expressions] : a) non multum, haud procul, non longe, pautum abest quin, il ne s’en faut pas de beaucoup que : Cæs. C. 2, 35, 3 ; 2, 35, 2 ; Liv. 5, 4, 14 ; 9, 2, 3 ; 25, 1, 10 ; 44, 19, 9 ; Cic. Att. 9, 9, 3 ; abesse non potest quin C. Grac. d. Cic. Or. 233, il ne peut manquer que ; nihil abest quin Virg. En. 8, 147, il ne s’en manque de rien que ; neque multum abest ab eo, quin Cæs. G. 5, 2, 2, il ne s’en faut pas de beaucoup que ; quid abest quin ? Liv. 8, 4, 2, que s’en manque-t-il que ? s’en manque-t-il de beaucoup que ? cf. 35, 16, 11 ; 36, 17, 15 ; b) longe abest ut Cic. Ac. 2, 117, il s’en faut de beaucoup que ; c) tantum abest ab eo, ut malum mors sit, ut Cic. Tusc. 1, 76, il s’en faut de ceci, à savoir que la mort soit un mal, à un point tel que = tant s’en faut que la mort soit un mal qu’au contraire… cf. Liv. 25, 6, 11 ; [le plus souvent] tantum abest ut … ut, tant s’en faut que … qu’au contraire : Cic. Or. 104 ; Phil. 11, 36 ; [après le second ut on trouve aussi] : contra Liv. 6, 15, 5 ; 6, 31, 4 ; 22, 5, 3 ; etiam Cic. Tusc. 2, 4 ; 5, 6 ; etc. ; vix Liv. 22, 5, 3 ‖ [au lieu du second ut, une prop principale] : tantum abest ut voluptates consectentur : etiam curas, vigilias perferunt Cic. Fin. 5, 57, bien loin de rechercher les plaisirs ; ils supportent les soucis, les veilles, cf. Br. 278 ; Att. 13, 21, 5 ; d) [tantum exclamatif] : tantum abest ut ego … vetim ! Cic. Att. 6, 2, 1, tant je suis loin du vouloir… cf. Liv. 4, 58, 2 ; 26, 31, 5 ; Sen. Ep. 90, 45.
les formes abfui, abforem, abfore, abfuturus ont moins d’autorité ‖ subj. prés. absiet Cat. Agr. 19, 1 ; abfuat = absit Front. p. 184, 4 ‖ formes apsum, apsens, dans quelques mss de Pl. et Cic.

absūmēdo, ĭnīs, f. (absumo), consommation : jeu de m de Pl. Cap. 904.

absūmo, sumpsi, sumptum, ĕre, tr., prendre entièrement : ¶ 1 user entièrement, consumer [au pr. et fig.] : magna vis frumenti, pecuniæ absumitur Liv. 23, 12, 4, une grande quantité de blé et d’argent se consomme ; res paternas Hor. Ep. 1, 15, 26, dissiper son patrimoine, cf. Suet. Ner. 26 ; absumptis frugum alimentis Liv. 23, 30, 3, après avoir épuisé tous les moyens d’alimentation en céréales, cf. 41, 4, 4 ; Glauci Potniades malis membra absumpsere quadrigæ Virg. G. 3, 268, les cavales de Potnies dévorèrent de leurs mâchoires les membres de Glaucus ; absumet Cæcuba Hor. O. 2, 15, 25, il engloutira ton Cécube ; vires Lucr. 4, 1121, épuiser ses forces ‖ [en parl. du temps] : dicendo tempus Cic. Quinct. 34, épuiser le temps en parlant, cf. Liv. 2, 4, 3 ; 22, 49,