Page:Gacon-Dufour - Réponse à M. A..., 1807.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ciples. Sa beauté, sa vertu, sa décence, la pureté de ses mœurs et sa modeste assurance la fesaient rechercher de tous les savans et de tous les grands, dont elle attirait l’admiration et le respect, et au milieu desquels elle ne craignait point de se trouver ; mais ses talens lui suscitèrent la haine des ministres d’un Dieu de paix. Des fanatiques, conduits par un lecteur nommé Pierre, l’enlevèrent de son char au milieu de la rue, la traînèrent dans la grande église d Alexandrie, la dépouillèrent de tous ses vêtemens, la massacrèrent à coups de pots cassés, déchirèrent son corps en lambeaux et le brûlèrent sur une place publique[1].

Mes yeux sont gonflés de larmes, mon cœur se soulève d’indignation ; mais je n’en continuerai pas moins d’aimer la science, de détester la persécution et de prêcher la tolérance.

Quand on fait, Monsieur, le métier de censeur, il ne suffit pas d’être plaisant comme vous l’êtes, il faut être instruit. Or, instruisez-vous donc : faites un cours sous le respectable monsieur Sage, professeur de chimie à la Monnaie, et vous apprendrez qu’avec du pampre haché, du sucre et de l’eau, on peut faire du vin, qui, distillé, produit autant de pintes d’eau-de-vie, que l’on a mis de livres de sucre pour le composer.

  1. Philostorge dit, dans Photius, qu’elle fut déchirée par les Homoousiens. Hesychius, surnommé l’illustre, dit que ce malheur lui arriva par l’envie que lui attira son, savoir, particulièrement dans l’astronomie.