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l’Écriture-Sainte, que le Roi devait employer son autorité pour détruire dans ses États les fausses religions.

Il n’a donc point autant de droit à l’estime générale que Fénélon.

Vous finissez votre libelle atroce contre moi, en disant : « Je conclus de tout cela que, si Mme  Gacon-Dufour veut absolument travailler pour nous, elle doit se contenter de nous donner ses petites recettes économiques, qu’elle nous indique de temps en temps, pour faire des confitures et des liqueurs ; car, drogue pour drogue, j’aime encore mieux ses ratafias que ses livres. »

C’est sans doute pour imiter Pascal, qui, par humilité, ne parlait jamais de lui-même qu’au pluriel, que vous employez le pronom nous.

C’était un grand homme que ce Pascal, Monsieur ; il était modeste ; il ne se croyait pas assez fort, pour prouver l’existence de Dieu et les vérités de la religion chrétienne « par des démonstrations fondées sur des principes évidens, capables de convaincre l’obstination des plus endurcis, ni par des raisonnemens métaphysiques, qui souvent égarent plus l’esprit qu’ils ne le persuadent, ni par des lieux communs tirés des divers effets de la nature. »

Il reconnaissait l’insuffisance de toutes ces pensées si vantées ; il s’en explique lui-même dans une de ses pensées[1] que devraient méditer ces êtres présomptueux qui, n’ayant aucun

  1. Voy. ses Pensées sur la Religion, pag. 28 et 39 de sa Préface.