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richesses mobilières et leur industrie ; et ces émigrations ont réduit à la misère, les manufacturiers catholiques restés en France, qui ne trouvèrent plus ensuite à vendre leurs marchandises, et dont auparavant ils approvisionnaient les consommateurs étrangers.

C’est elle qui a fait prononcer la confiscation des biens des émigrans.

C’est elle qui, pendant long-temps, a privé plus d’un million de Français, du droit de donner leurs noms « et les prérogatives d’enfans légitimes à ceux que la loi naturelle, supérieure à toutes les institutions civiles, ne cessait point de reconnaître sous ces deux titres. »

C’est elle qui a fait rendre cette déclaration terrible, qui ordonnait que ceux des prétendus réformés qui, dans une maladie, refuseraient les sacremens, seraient, après, leur mort, traînés sur la claie, et leurs biens confisqués ; et que s’ils guérissaient, ils seraient condamnés à faire amende honorable, les hommes aux galères perpétuelles, les femmes à être renfermées, et leurs biens confisqués !!!

C’est elle qui, en exécution de cette loi atroce, a procuré très-fréquemment le spectacle horrible de cadavres traînés sur la claie.

C’est elle enfin qui a donné lieu aux troubles affreux des Cévènes, aux représailles exercées par les réformés, pour venger l’enlèvement de leurs enfans, la ruine de leurs temples, et la mort de leurs ministres.

Que vous faut-il de plus, Monsieur, pour exciter votre sensibilité ? et comment pouvez--