Page:Gacon-Dufour - Contre le projet de loi.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ô tems ! ô mœurs !

Je ne sais si le rapport que l’on m’a fait est fidèle ; mais j’apprends à l’instant que la masse respectable des chefs de maison et des pères de famille ont écouté avec indignation le projet de loi proposé, et qu’à une immense majorité, ils ont décrété que, « attendu que le bonheur de leurs fils dépend de la moralité des filles qui deviendront leurs épouses, les mères seront tenues, d’apprendre aux filles, à lire, écrire, chanter, coudre, filer, tricoter, tenir leur ménage avec économie ; que les quintidis et les décadis dans chaque arrondissement, il y aura une assemblée de mères de famille ; que plusieurs mères se réuniront avec leurs filles pour entendre la lecture des œuvres morales de nos meilleurs auteurs ; que là, à tour de rôle, une jeune fille sera lectrice, tandis que