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par le conseil que je donne aux mères d’instruire elles-mêmes leurs filles. Je ne sais pas même si je serais très fâchée qu’une jeune fille eût été trompée par son maître, afin qu’elle préservât la sienne de pareil accident ; c’est un malheur de l’humanité, mais on a vu rarement prendre des moyens pour éviter le mal : ce qui serait pourtant bien plus avantageux que de faire des lois pour le punir. C’est donc du mal même que nous devons attendre notre bonheur. La belle Cadière fut séduite en allant (à ce qu’elle croyait) faire une bonne action. Les mères prudentes et qui avaient un peu lu les philosophes, n’envoyèrent plus leurs filles à des séducteurs, la morale fut substituée aux cérémonies fanatiques, et l’on ne vit plus se renouveler des scènes aussi scandaleuses.