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LE CORSET.

Cette disposition, qui n’est pas en rapport avec la forme du corps humain, diminue la flexion latérale en même temps que la dépression naturelle qui existe à ce niveau. La taille se trouve donc épaissie artificiellement, et c’est pour en retrouver la finesse qu’on cintre le corset en avant, et on le cintre à tel point que les femmes peuvent bien l’agrafer en haut et en bas, mais éprouvent de la difficulté à l’attacher à l’épigastre, alors même qu’il n’est pas serré, si la combinaison du lacet en arrière ne permet pas un écartement considérable. Si le corset était fixé dans les dimensions qu’il doit conserver une fois ajusté sur le corps, il serait impossible de le faire tenir dans sa partie médiane. Le résultat n’est donc pas le même au point de vue physiologique.

Toutes ces actions combinées ont donc pour effet de lier le thorax au bassin dans tous les mouvements que la partie supérieure du corps doit exécuter. Cela donne à la femme une attitude spéciale qu’on caractérise en disant qu’elle se meut tout d’une pièce.


Tels sont les effets qu’il est facile de constater à première vue. Au point de vue physiologique, ils sont déplorables, et on comprendra en les observant que les femmes aient toujours un thorax atrophié, court et étroit, par rapport au bassin et surtout au ventre dont le développement est toujours si exagéré. La déformation s’accentue à mesure que les femmes prennent de l’âge, de telle sorte qu’elles arrivent à avoir le ventre sous le menton, tandis que le dos est en arc de cercle. Les hommes, au contraire, même lorsqu’ils sont obèses, se tiennent droits.

Si j’ai insisté sur ces manifestations, ce n’est pas seulement pour me placer au point de vue de l’art, c’est qu’il est évident qu’en modifiant nos formes extérieures, puisque la modification porte principalement sur les points vulnérables de notre individu, sur les parties dépourvues de protection osseuse, nous faisons également subir une modification aux viscères contenus dans ces régions. Nous allons le démontrer dans le chapitre suivant, en étudiant la situation et la fonction des organes intéressés.


1o  L’appareil respiratoire contenu dans la cage thoracique présente dans toute son étendue un volume variable en rapport avec la fonction de la respiration. La surface pulmonaire, pour