Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 83 —

que celles-là, monsieur ; en voilà deux pour ma part ; la troisième sera pour ceux qui les font faire, soyez sûr. Si le passager guillotineur avait à vous suivre, ce ne serait pas pour s’asseoir au milieu de la tourbe stupide, à la merci de votre pythonisse ; au surplus, il faudrait qu’il fût dit que je n’ai plus personne à attendre. Au revoir, monsieur, je vais sur la rive prêter l’oreille aux oracles des roseaux, et savoir si eux aussi prennent la parole devant moi comme vos buissons et vos souterrains.

Tous deux souriant, l’un avec bonté, l’autre malignement, se quittèrent en échangeant leurs saluts. Un mouvement expressif du moine, semblait solliciter l’union de leurs mains ; M. Mylabe, s’échappant, feignit l’inadvertance. L’homme dont la douceur était inépuisable ne se fut pas retiré de quelques pas qu’il se fit sur son chemin une sourde résonance ; on eût dit que la fissure du tertre sur lequel il passait devenait les lèvres proférant ces mots : — Malédiction du ciel et de