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prit de l’agent des comités que les pensées du ciel sont loin de la terre. La radiation de toute idée chrétienne s’était faite dans.son âme par les théories philosophiques du dix-huitième siècle ; le philosophisme lui avait enseigné le mépris de tout, hors de lui. Les drôleries de Voltaire et le dogmatisme de Rousseau l’avaient façonné à ce libertinage d’esprit qui avait tué les vertus de son adolescence et défleuri sa jeunesse ; telles étaient les origines de son républicanisme.

Dans cette âme ainsi approvisionnée des maximes de la sagesse, déformée par le mal, toute couverte qu’elle était de la lèpre d’Helvétius, d’Holbach et des autres, il y avait forcément sympathie pour les clubs, les comités, les sections, les commissions républicaines ; un abominable système d’idées, tour à tour impie, haineux, immoral ou moqueur, avait engendré la philanthropie de l’égoïsme, puis la cruauté, dans les replis de cette âme, bonne autrefois, sous l’impression maternelle, main-