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Hélas ! me dérober la terre
Riante et chère,
La terre où fut mon berceau.

Champs fortunés de ma patrie,
À mes yeux disparus !
L’oiseau qui vers vous vole et crie
Me fait envie :
Il vole où je ne suis plus.

Seule, sous la verte colline,
Combien j’aimais des flots
Voir blanchir l’écume argentine,.
Et l’églantine
Fleurir sur le bleu des eaux.

Berceau des monts, beau sanctuaire,
Bords fanés du torrent,
Doux ciel du lac dont rien n’altère
Le pur mystère,
Je vous regrette en pleurant.

Ailleurs n’est pas la douce image
De ces lieux enchanteurs ;
Oh ! non, jamais sur mon passage
Ne fut rivage
Embaumé de tant de fleurs.

L’enseigne du crieur forain, le récit de l’ancien serviteur de l’Abbaye étaient les auxiliaires qu’il fallait à Corvény pour exalter,