Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 58 —

ce qu’il avait en vue : — Digne et brave Désobri, pour faire le compte juste comme vous le voulez, il faut ici que vous me parliez en votre âme et conscience.

À cet instant, vous eussiez vu derrière eux, de l’autre côté des sureaux, la femme aux aguets prendre la position d’un enfant qui rampe à terre et tendre sa figure décrépite ; mais pas un souffle. Dans le chemin, le tentateur en robe noire regarda devant, derrière lui, en haut, en bas, prêta l’oreille, n’aperçut, n’entendit rien ; la foule, loin de là, fourmillait sous l’abri des tilleuls au pied des rochers. C’était à peine si, de la rive déserte, on entendait son bourdonnement. M. Mylabe, passant tout à fait de la réservé à la captation, prenant son homme par la main et le frappant sur l’épaule en signe de bonne amitié, lui fit coup sur coup ces questions : — Que font les moines ? Sont-ils avertis ? Vendent-ils ? Cachent-ils ? Et les tombes d’argent ? et le trésor ? et les biens de Foran ? —