Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 56 —

nes ne diraient pas de même ; ils ne doivent guère se soucier de nouveaux débarqués depuis que les Français leur ont donné l’alarme.

À ces mots, avocat et paysan, le regard l’un sur l’autre attaché, s’étaient devinés. Toutefois celui-ci s’imaginait qu’il ne s’agissait que de prendre aux moines, en le payant, ce qu’ils avaient de trop. M. Mylabe devint séduisant, enjoué, communicatif. Son complice semblait tenir la dépouille monacale ; l’inconnu en costume d’homme de loi était pour lui le grand dispensateur des grâces révolutionnaires ; et, comme le panetier aux genoux de Joseph dans la prison, le paysan répétait toujours dans la ferveur de son âme : — Ah ! monsieur ! monsieur ! souvenez-vous d’Hyacinthe Désobri quand vous mettrez en vente. Vous serez tout à fait récompensé comme vous le méritez. Voyez-vous, quand on paie au roi 50 livres par an, il peut bien être content. Ah ! par exemple, n’allez pas