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que vous voyez n’est pas fait pour les hommes comme vous ; il y a pour ceux-là le sentier de la vigne. — Ah ! parbleu ! c’est bien autre chose ; il y a donc ici un chemin pour le riche, un chemin pour le pauvre. Cela vous va-t-il, brave homme ? — Pas autant qu’on croirait ; mais il faut bien prendre le temps comme il est. — Dites-moi, ces nuages en l’air n’annoncent-ils pas changement de temps ?… Pourrons-nous aujourd’hui aller de l’autre côté ? — Disant cela, l’inconnu montrait les bâtiments du monastère dont la tour et les flancs noirs étaient un peu noyés dans le rayonnement du jour, au-dessus de la plaine du lac. — La chose est sûre ; comment tout ce monde coucherait-il ici ? Puis le banquet du soir attend les mariés de l’autre côté de l’eau ; ils ne peuvent pas passer ici leur première nuit de mariage. Vous leur ferez grand honneur ; ils seront tout charmés de vous avoir avec eux. — À merveille, mon ami ; mais vos seigneurs les moi-