Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 34 —

pieux qui dorment ici de leur sommeil six fois séculaire furent les frères d’armes des chevaliers français. Les temps sont bien changés : les sages de la France rejetant prêtres et rois, rejettent Dieu et la privent d’amis. Tout est contre elle ; seule, elle entreprend la lutte avec le monde ; il faut que le fer de ses soldats suffise à tout. Bientôt le bruit du canon roulera dans l’enceinte de ces montagnes. Jeunes hommes, tant qu’au milieu de ce bruit vous pourrez entendre la voix de vos chefs, votre sang sera pour vos rois. Vieillards, qui verrez passer l’ouragan dans vos retraites, donnez son pain à l’homme qui viendra sans le maudire. S’il est impie, balayez après lui la trace de ses pas ; puis, quand viendront des jours meilleurs, qu’il ne se trouve point parmi vous d’apostats ; ce nom n’est pas fait pour vous. Souvenez-vous des hommes qui vous aimèrent. »

À ces derniers mots, un cri d’enthousiasme partit de l’assemblée : l’apostat parmi