Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 214 —

qui l’enleva à tous ces monuments, au moment où il venait habiter sa terre d’Aix[1].

Aussitôt que l’abbé eut accordé à Florine ce qu’elle désirait le plus, c’est-à-dire, la faveur d’être fiancée par Monseigneur lui-même dans son église abbatiale, les deux futurs époux partirent pour leur terre nouvellement achetée ; leur famille s’y était rendue pour le mariage. Il y avait dans la barque qui les portait à l’autre rive le parrain et la marraine de Florine, puis un petit nombre de musiciens auxquels le Nain lui-même avait appris la musique ; ceux-ci mêlaient joyeusement leurs chants aux sons des instruments et fêtaient dignement leur maître. Une

  1. Dans les allées de ce beau verger du manoir gothique bordées de touffes de rosiers, de palissades de vigne, de lilas, de grands noyers, un souvenir des dames du pays de France ferait plus d’honneur à la mémoire du Nain que tous les papiers obscurs du fauconnier Rup Dirup. Mais il était dans la destinée de ces dames de faire à elles seules, et à perpétuité, la gracieuse renommée de ce séjour de fête et de félicités trimestrielles ; le Nain ne devait y être pour rien.
    note de l’auteur.