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xiie siècle n’est plus là ; les comités révolutionnaires de 1793 l’ont brisée. Mais sur le sol des tombes ducales, une nouvelle enceinte, d’autres monuments, d’autres fils de saint Bernard perpétuent les souvenirs de l’histoire. La pieuse munificence du roi Charles-Félix a rendu aux cendres de ses ancêtres leur demeure funèbre, renouvelé leurs mausolées, et réjoui leurs ombres du retour des cénobites ; puis il est venu s’emparer du cercueil qu’il s’était préparé parmi les siens.

Chargé de rétablir le monument sur le pied du passé, le chevalier Mélano adopta les inspirations gothiques, et son beau talent fit de l’église un mausolée digne des illustres défunts. Les artistes Vacca et Cacciatori eurent pour leur part la statuaire et la peinture : l’édifice dut à leurs habiles mains sa principale illustration.

Vingt ans de travaux, trois millions et plus de dépenses accomplirent l’œuvre d’art que le voyageur visite aujourd’hui. L’or qu’elle