Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 204 —

— Mais la pauvre enfant, loin de crier, parlait à peine ; elle avait la poitrine oppressée par le cauchemar de la peur ; elle ne respirait plus. La mère alors, élevant la voix, parvint à se faire entendre de l’autre côté de la cloison de planches qui fermait sa chambre. L’un de ses fils se lève, dans l’intention de la tranquilliser, passe un vêtement, va prendre, sous la cheminée, au clou qui la suspendait, la lampe dont il savait la place, et l’allume en soufflant un reste de tison qui brûlait encore sous la cendre. Venu vers sa mère et sa sœur, le jeune paysan trouve parfaitement vrai ce qu’il avait cru faux, le châssis crevé, et devant lui, ce qui avait dû faire le bruit, en tombant, une bourse pleine. Il a reconnu le Nain sans savoir pourquoi le Nain a fait cela ; il regarde étonné ce qui est là devant lui, le montre à sa mère, à sa sœur, et n’ose le toucher ; l’une lui fait vite allumer le cierge de la Chandeleur, pour dissiper les esprits dont elle croit sa maison pleine ; l’autre, la jeune fille de