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d’arbres l’ardoise et le métal scintillant de ses toits, pare pour l’étranger l’élégant crépi de ses maisons, et regarde la nappe de son lac, le long des prairies, sur la lisière des champs ; ceux-ci sont semés de touffes de noyers, de guirlandes de vignes et de flèches de peupliers. La main des hommes lui donna pour ceinture un amphithéâtre de pampre, et celle de la nature ferma sur elle les grands rideaux des montagnes.

Sur la rive opposée, au nord-ouest, s’élève entre lac et rocher, un monument du xixe siècle ; il apparaît solitaire au bout d’un monticule en forme de promontoire ; c’ est l’Abbaye d’Hautecombe, autrefois le Saint-Denis des princes de la maison de Savoie. Entre l’Abbaye et le Bujey, le Rhône coule le long des roches du Colombier, sises sur le territoire français.

Les bâtiments du monastère actuel ont pris la place de ceux d’autrefois ; ils n’ont pas le prestige des vieux ans ; la pierre romane du