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savoir ce qu’on disait de lui, lui avait fait surprendre certains aveux, certains propos prononcés devant témoins, établissant que par la donation le bien revenait où il avait été volé ; que l’intention formelle et avouée du donateur était d’apaiser sa conscience en donnant ; qu’il avait ruiné la pauvre famille par l’usure ; qu’il lui avait même soustrait certains titres dont il était dépositaire : d’où il résultait qu’on pouvait lui contester la légitime possession de son avoir. À l’appui de tout cela venaient les pièces justificatives. En outre, l’héritier avait par tous les moyens possibles, calomnie, mensonge, séduction, fait changer trois projets de testament conçus en faveur de la pauvre famille ; dans l’un de ces testaments il était même complétement oublié, à raison de sa mauvaise vie, que tout le monde savait. Il y avait évidemment captation ; mais l’auteur du mémoire répugnait à l’odieux de la preuve ; la procédure devenait un bouleversement de famille. Si donc