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Malgré la fièvre qui le dévore, il écrit à ses commettants, rend compte des événements de la journée, décrit les poursuites dirigées contre la suspecte de Bryzont, puis la tourmente de la tempête, impute à ces circonstances la fuite des moines ; un seul est resté, mort maintenant ; du reste, la capture est complète ; les moines surpris n’ont rien emporté ; il est minuit, les bâtiments sont cernés ; à demain l’inventaire de l’avoir monacal.

Le lendemain, son premier acte fut de délivrer la pauvre Corvény des conscrits jacobins qui n’avaient cessé de la maudire sous les torrents de pluie dont ils étaient inondés. La mariée de la veille, sur l’avis du moine Lémeinc, vint la chercher, et au retour, Lucile lui montrait au loin une barque qui passait ; c’était celle d’un personnage triplement connu de la victime indigente, son fils d’autrefois, son persécuteur d’hier, son bienfaiteur d’aujourd’hui. Elle se leva avec