Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 139 —

et ne peut plus combattre les sentiments qui viennent sourdre dans son âme corrodée par le fiel de la barbare égalité. Une puissance occulte, qui n’est pas de l’homme, dont il ne peut plus se défaire, le dompte, le confond, le secoue dans les profondeurs de l’égoïsme, étanche sa soif de pouvoir incendiaire par les tortures de la journée. Saisi d’un frisson douloureux, il appuie un front brûlant sur le bord du fauteuil où venait s’affaisser le front glacé de son oncle ; il se penche au chevet de la mort, sur ces lèvres qui ne s’ouvriront plus pour prononcer le pardon. L’émotion a tué le vieux cénobite ; son visage s’éteint sous ce reflet dormant, décoloré, qui vient de la tombe ; son corps est devenu cadavre ; son œil, tourné vers le tableau, fixe son neveu, et ses mains supplient encore.

À la vue du frère de sa mère que son commissariat vient d’immoler, les idées du niveleur s’abattent ; tant de coups à la fois écrasent l’impiété de sa démagogie, qu’à défaut du