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du silence. Il a devant lui un côté de l’étrange fauteuil qui ne lui laisse voir d’un grand corps d’homme que les pieds allongés sous la table ; sur cette table la lueur des flambeaux s’agite au souffle qui vient des ouvertures de fenêtres, rétrécies au fond de leur baie ; au mur de la cellule, il voit ce qu’il a vu dans la barque,sa mère t la Vierge, liées l’une à l’autre par un évènement de sa vie : la pauvre errante est reconnue : c’est Corvény, dont il vient d’exposer la tête aux coups des assassins. Dans le prolongement de la cellule, les lampes alignées sous les arceaux qui les suspendent, font trembler leur lumière sur la blancheur du marbre des mausolées. Le vent, qui n’avait pas cessé, se brise en mugissant contre les vitraux, et semble secouer les fondements de l’édifice ; l’assaut qu’il livre au bâtiment fait sortir le persécuteur de sa stupéfaction. Il se cabre de fureur contre ce qu’il croit un stratagème pour triompher de lui. Il se retourne, crie, heurte la porte de fer ; mais entre lui