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sur celle d’un nouveau-né ; l’œil de l’enfant est d’un Dieu, ceint des bras de sa mère ; celui de la Vierge, demi-voilé sous ses cils d’ébène, regarde et vous dit que l’âme se complaît dans sa belle prérogative ; des deux mains du nouveau-né l’une est pendante. Un fils de saint Bernard, l’oncle de M. Mylabe, vêtu de sa robe blanche, lève vers la mère et l’enfant un visage enflammé d’amour, porte ses mains aux doigts du nouveau-né et ses lèvres s’y collent. Son neveu, jeune adolescent que la vie abandonne, incline le front sur la serge du moine et joint ses mains suppliantes. Madame Mylabe, prosternée, tourne vers la Vierge moins ses yeux que son cœur et fait jaillir de ses traits l’élan de ses vœux. Debout, entre le moine et l’adolescent, une autre femme soutient le jeune malade et regarde tendrement celle qui est assise sur le trône de la divine maternité : c’est Corvény dans sa jeunesse, nourrice du malheureux commissaire, elle qu’il n’a pas revue depuis les jours de son adolescence, et