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débiteurs en état de résister à de pareils recors, surtout quand il s’agit d’une créance cédée au licencié don Tadeo ? Vous m’avez compris, sans doute, quand j’ai insisté devant vous sur cette cession : mon nom est une arme de plus à employer dans cette guerre périlleuse ; mais la guerre terminée, les bénéfices seront pour vous, moins les frais de la campagne, que vous me permettrez de revendiquer, ainsi que les honneurs de la victoire.

— Mais comment joindrez-vous ce Peralta ? Jusqu’ici je n’ai pu trouver la moindre de ses traces.

– Cela me regarde et cela regarde aussi les trois drôles que je vous ai fait connaître ce soir. Don Dionisio Peralta est une mauvaise paye, mais une fort bonne lame. Enfin nous verrons.

Je rappelai alors à don Tadeo qu’il avait paru désirer causer plus longuement de mon affaire, et je lui offris de satisfaire sa curiosité à cet égard. Au fond, je ne cherchais qu’une occasion de connaître et d’observer plus à fond ce singulier personnage. Don Tadeo sembla deviner mon intention secrète.

— Il est dix heures et demie, me répondit-il en regardant à sa montre. Je suis à vos ordres jusqu’à minuit. Montons sur la terrasse, qui est déserte à cette heure. La nuit est belle, et vous pourrez m’expliquer votre affaire sans témoins.