« J’aime mieux mourir, cria Oroche ; j’aime mieux que le gouffre m’engloutisse, et cet or avec moi.
– C’est à choisir, répéta le misérable ; votre or pour votre vie !
– Ah ! vous me tueriez encore si je vous le donnais.
– Soit ! » dit Baraja, qui trancha lentement un des six torons de la double corde, en criant au malheureux qu’il était encore temps de se décider.
CHAPITRE II
LES DEUX MEDIANA.
Revenons à une partie de notre récit un instant suspendue.
Pedro Diaz n’avait pas tardé à secouer l’accablement douloureux et le profond étonnement qui l’avaient un instant dominé.
« Je suis votre prisonnier d’après les lois de la guerre, dit-il en relevant lentement la tête, et j’attends de savoir ce que vous déciderez de moi.
– Vous êtes libre, Diaz, reprit Fabian, libre sans conditions.
– Non pas ! non pas ! interrompit vivement le Canadien ; nous mettons au contraire une condition rigoureuse à votre liberté.
– Laquelle ? demanda l’aventurier.
– Vous savez comme nous maintenant, reprit Bois-Rosé, un secret qui depuis longtemps déjà nous était connu. J’ai mes raisons pour que la connaissance de ce secret meure avec ceux à qui leur mauvaise étoile le fera partager. Vous seul, ajouta le Canadien, ferez exception à cette règle, parce qu’un homme brave comme vous