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GABRIEL FERRY


Dans un de ses voyages à travers le Mexique Gabriel Ferry se rendant, en 1832, d’Arispe à Bacuache, faisait un soir, avec son guide, halte au milieu des bois. Tous les bruits qui remplissent les forêts du nouveau monde se faisaient entendre : le murmure de l’eau qui frémissait contre les rochers éboulés, le craquement des buissons froissés par les longes des chevaux des voyageurs, le bourdonnement des maringouins que les premières vapeurs de la nuit avaient amenés, le retentissement bruyant des arbres morts qui se tordaient sous la brise, et au loin la voix effrayante de quelques fauves altérés. Plongé dans la contemplation d’un spectacle qu’il ne se lassait jamais d’admirer et écoutant avec extase ces mille voix de la forêt dont l’ensemble forme