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mon nom ; le sort des armes l’a fait tomber entre mes mains, et le voici. »

Un nuage de douleur obscurcit les yeux de l’aventurier à l’aspect du chef dont il avait, sans le savoir, prononcé la sentence ; car le sentiment de justice inexorable que Dieu a gravé dans le cœur de l’homme lui disait que don Estévan avait mérité son sort, si Fabian ne l’accusait pas injustement.

Diaz inclina tristement la tête, étoulfa un soupir et garda le silence.

Pendant que ces événements se pressaient au milieu de l’immense solitude, seul témoin de leur accomplissement, les acteurs du drame qui allait se jouer auraient pu voir Cuchillo soulever avec précaution le dais de feuilles qui couvrait sa tête, jeter un coup d’œil avide sur le val d’Or, et sortir du lac tout ruisselant d’eau, semblable à l’un des génies malfaisants à qui la croyance des Indiens donnait ces sombres montagnes pour demeure.

Mais la gravité des circonstances absorbait toute l’attention de Diaz, comme celle de Bois-Rosé et de ses deux compagnons.


FIN DU PREMIER VOLUME.