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sourie ! Que le mépris de celles qu’ils aiment soit le partage des traîtres à leur pays ! »

Une autre voix, celle du devoir, répondit :

« Fais ce que dois, advienne que pourra ! »

Près du cadavre mutilé de son père, le fils n’écouta que la dernière.........................

La lune était levée depuis longtemps lorsque don Rafael acheva la pénible tâche de creuser une fosse. Il y étendit respectueusement le corps et la tête rapprochés l’un de l’autre.

Ensuite, tirant de son sein la longue tresse des cheveux de Gertrudis, et enlevant de ses épaules l’écharpe blanche brodée par ses mains, il déposa non moins pieusement ces deux gages d’amour à côté des restes vénérés de son père.

Alors, de ses mains convulsives, il rejeta sur la fosse la terre amoncelée autour de lui. Il venait d’ensevelir dans la même tombe ses plus chères espérances.

Ce ne fut pas sans peine qu’il s’arracha de ce lieu doublement consacré par la piété filiale et par l’amour. Enfin, se jetant brusquement en selle, le cœur brisé par la douleur, il s’élança au galop dans la direction d’Oajaca.